mardi 2 septembre 2014

Bitter Tears, un grand album et une superbe reprise




Bitter Tears, Ballads Of The American Indian est un des grands albums de l’unique Johnny Cash, vous le reconnaîtrez, en a commis quelques-uns de mémorable. Pourquoi celui-ci, parce qu’il date de l’époque, 1964, où le musicien croyait qu’il avait du sang cherokee dans les veines. On ne sait pas vraiment pas qui lui avait suggéré l’idée, mais s’en fut une bonne…même si des recherches généalogiques n’ont rien démontré en ce sens.

Les huit chansons de Bitter Tears (larmes amères) racontent donc l’histoire et les déboires tant de nations autochtones (Sénécas, Apaches) que d’individus (la balade d’Ira Hayes, héros soldat à Iwo Jima, mort désœuvré quelques années plus tard) avec une force de conviction peu commune. Co-écrites par Cash et le folksinger new-yorkais Peter Lafarge, les chansons, 50 ans plus tard, n’ont rien perdu de leur force, de leur outrangeante beauté et, malheureusement, de leur actualité. On n’a qu’à penser au refus du gouvernement canadien de mettre sur pied une enquête publique sur les disparitions et les meurtres de milliers de femmes autochtones au cours des dernières années.
C’est pourquoi un collectif de chanteurs sous la direction de l’auteur, compositeur interprète et, donc producteur, Joe Henry vient de faire paraître une fort belle reprise de Bitter Tears qui s’intitule Look Again to the Wind, Johnny Cash’s BiterTears Revisited. Au nombre des participants, Gillian Welch et son chum, grand guitariste, David Rawlings, l’iconoclaste Steve Earle qui prend un féroce plaisir à déboulonner le mythe du général Custer, Norman et Nancy Blake, deux des plus importants noms du trad américain, le vieux Kris Kristofferson, la magnifique Rhiannon Giddens, grande chanteuse des Carolina Chocolate Drops, Sam Bush, Emmylou Harris.

Ensemble ou séparément, ils reprennent chacune des chansons de l’album original pour y mettre chacun sa couleur, sa sonorité (ah, le jeu de guitare de David Rawlings sur As Long As the Grass Shall Grow, je n’en reviens pas à chaque écoute). Comme sur l’album de 1964, tout est acoustique, bien rendu, convainquant, foutument  bien arrangé. Pour moi, c’est le disque folk de l’année, jusqu’ici.
Si la diversité fait la richesse de cette reprise du cinquantenaire de Bitter Tears Ballads Of The American Indian, reste que la voix et l’engagement de Johnny Cash en 1964 restent insurpassés. Comparez, et bonne écoute!!! (Cliquez sur les titres ci-dessous pour entendre les chansons sur You Tube.
As Long as the Grass Shall Grow, Gillian Welch & Davis Rawlings

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