mardi 7 décembre 2010

Home Sweet Home


Chez nous...

Fatiguée d’une vie professionnelle épuisante et d’une vie familiale houleuse à l’occasion, ma Loulou a choisi de rester à la maison ce lundi, question de prendre un tout petit peu de repos, de faire une pause quoi.

Faut dire qu’après une semaine de travail des plus remplies et des plus exigeantes, ma douce s’est levée à 6 h 30, samedi matin, pour me reconduire à la radio avant de filer à Donnacona chercher ses petits-fils adorés et adorables. Pas trop difficile de conclure qu’elle n’avait pas trop dormi… Bref, nous avons gardé Florent et Gédéon jusqu’au lendemain après-midi et ils se sont avérés, plus que jamais, des anges de gentillesse. Notre belle amie Peggie est aussi venue faire son tour dimanche et Danièle est arrivée pour souper et écouter de la musique. On le lui avait PROMIS. En soirée, la grande Sophie a appelé et jasé une belle heure avec ma douce pendant qu’à l’étage, Bach, Rachmaninoff, Tom Waits, Bob Dylan et les sœurs Mc Garrigle imprimaient leurs plus belles musiques à nos oreilles une bonne partie de la soirée. Dormir irait à plus tard… c’est-à-dire au lendemain matin.

Ce qui fut dit fut fait et après une fin de semaine des plus agréable, ma douce est restée à la maison lundi, a dormi longtemps le matin, mangé, travaillé une petite heure, s’est recouchée pour lire, a dormi encore un peu en après-midi, lu encore un autre peu. Et moi pendant ce temps? Ben, je l’ai accompagné avec diligence dans toutes ses activités, l’ai assiégé de mes plus tendres assiduités afin de soutenir son repos, assiduités auxquelles elle a langoureusement répondu. Bref, elle a enfin pu prendre un temps d’arrêt pour se rendre compte que vivait à ses côtés, un fou d’elle qui n’exigeait rien de moins que son bonheur.

Ce matin, le fou est allé la conduire au bus et la douce était resplendissante de bien-être malgré l’horaire harassant qui l’attendait. Je t’aime Loulou!!!

Notre rivière, La Loutre.

La beauté de l’hiver

Chez nous tout est blanc sauf la rivière qui, l’hiver, semble noire tant qu’elle n’est pas disparue sous la glace. Ça n’ira pas avant la mi-janvier. Tout baigne dans un silence impressionnant où ne perce que le chant incessant mais feutré des mésanges, des sittelles et des bruants et le roucoulement assourdi de l’eau.

L'adorable Florent-des-Bois arpentant les abords de la rivière La Loutre.

Tantôt, j’irai faire de la raquette au Centre de plein air Le Refuge où, à compter de la fin de semaine, je serai patrouilleur. Pour l’instant, je me contenterai de renouer avec les sentiers, profiterai un long temps du silence enneigé, avant de mettre mes écouteurs pour exalter cette nature grandiose en écoutant le Gloria d’Antonio Vivaldi, une œuvre qui semble avoir été créée pour faire l’éloge de l’hiver.

Puis je reviendrai gratter mes galeries, nourrir les oiseaux, chauffer le poêle, écrire, préparer mon émission Midi-Jazz de mercredi à CKRL-MF et me préparer à aller chercher ma Loulou au bus de Stoneham. J’espère que vous êtes jaloux!

Musique

Pas trop fort sur les musiques de Noël, je me laisse tout de même tenter, à l’occasion, par des artistes qui me semblent sortir des sentiers battus. Ainsi, je me suis procuré et écoute avec délectation le Christmas Dreamin’ de Susie Arioli, un album qui est fait de coton molletonneux, de la voix suavement traînante de Susie et de la guitare magique de Jordan Officer. Je vous propose d’ailleur d’écouter la première plage intitulée Have Yourself a Merry Little Christmas. Ça réconcilie avec la vie.

L’autre album est une recommandation de mes copains de chez Sillons le disquaire, pourtant peu portés eux aussi sur les effusions noëlliennes. Comme ils connaissent mon penchant pour la folk, la country et le bluegrass, ils m’ont fait entendre Jerry Douglas. Guitare, violon, une voix de temps à autre, et vous profitez d’une façon totalement inusité et réjouissante d’une musique de Noël jamais entendue. D’ailleurs, plusieurs pièces de cet album pourraient jouer à longueur d’année tant elles sortent des sentiers battus et rebattus. Ça s’appelle, je vous le donne en mille, Jerry Christmas!

Dans un tout autre genre, le disque qui a suscité le plus de réactions à mon émission de musique dite classique (en fait, on propose plus de 1000 ans de musiques durant trois heures) du samedi matin, L’Accroche-cœur, s’intitule Round’M. Comment, Round’Midnight, ce célébrissime standard de jazz à une émission classique? Ben non, pas vraiement. Le M du titre, c’est pour Monteverdi! En fait, Claudio Calvina, directeur de La Venexianna, ensemble spécialisé dans les madrigaux du 17e siècle italien s’est associé à un quatuor de jazz pour produire un album infiniment émouvant dominé par la voix totalement envoûtante de la soprano Roberta Mameli. Si quelques pièces sont rythmées par une pulsation jazziste aisément reconnaissable, la plupart exacerbent l’émotion des œuvres de Monteverdi et des quelques contemporains qui figurent au disque. Un de mes coups de cœur de 2010. Round'M, Monteverdi Meets Jazz, disque Glossa. Merci à Denis, mon disquaire unique!

samedi 20 novembre 2010

Elle est née la divine enfant!!!

Maëllie Chaumel

Elle est née la petite Maëllie. Elle est née un peu après minuit le lundi 1er novembre 2010 et elle est parfaite, merveilleuse, dormeuse… et souriante. Vous le savez, cette petite Maëllie est la fille Marie-Pier et de mon fils Jean-Philippe. Notre première petite-fille! Et, je vous jure, c’est la plus belle.

Une maman comblée et tellement aimante!

Le mercredi suivant, Loulou et moi avons fait un saut à Montréal, voir la nouvelle famille à l’hôpital. C’est là que j’ai su qu’elle souriait… quand son grand-père la prenait. Évidemment. Un beau sourire de bébé heureux, qui sait qu’elle aura toute l’affection et les soins qui l’aideront à grandir, grandir… Loulou et moi, on a compris ça tout de suite en voyant les parents afficher tant sérieux et tant de tendresse auprès de leur petite. À 4 livres et 14 onze, petite elle l’était. C’est que, voyez-vous, en accord avec le médecin, on l’a fait naître quelques semaines avant terme pour l’aider à prendre du poids en direct du sein de sa mère.

La fin de semaine de l’Halloween a donc été une aventure pour le moins intense pour la famille, particulièrement pour la maman dont on a « forcé » (on dit aussi déclenché) l’accouchement. C’est ainsi qu’elle a passé la journée du 31 avec de fortes contractions aux trois minutes… sans que le bébé ne s’engage de plus d’un demi centimètres vers la sortie. À 21 h, Marie, qui était épuisée, a demandé l’épidural avec l’accord total de son médecin. Et là, la petite Maëllie s’est engagée. Toutefois, l’effort s’avérait de plus en plus difficile pour elle et tout le monde a convenu qu’une sortie par césarienne s’imposait. À minuit et quelque, Maëllie arrivait de ce côté-ci du monde et son aventure commençait. Petite peut-être, mais avec un tonus supérieur pour un bébé naissant. Et belle avec ça, à l’image de ses parents.

Fier le papa? Oui, mais tendre surtout, tellement tendre...

Au moment d’écrire ces lignes, Maëllie a pris du poids et pèse maintenant 5 livres et 8 onces. On la surnomme déjà « la grosse » et elle ne cesse de faire le bonheur de ses parents. Loulou et moi serons à Montréal en fin de semaine et on est attendu! Seule consigne, pas de conseils, ceux-ci ayant fusés de toutes parts au cours des deux dernières semaines et n’étaient parfois pas sans se contredire les uns les autres. Ça tombe bien, nous on ne veut qu’apporter notre contribution en préparant le souper par exemple et en soulageant les bras des parents en prenant la petite à notre tour. Cinq livres, c’est lourd à la fin!

Je vous en recause bientôt!

Bientôt, c’est tout de suite. Nous sommes à Montréal, après le souper que nous avons préparé et que nous avons pris avec Maëllie, Marie-Pier et Jean-Philippe. Maëllie est totalement et parfaitement adorable. Elle nous a laissé tout notre temps pour manger et pour nous, el dessert, ce fut elle. Maëllie sourit toujours, adore être dans les bras de ses parents, bien sûr, mais de ses grands-parents, je ne vous dis pas. Elle bave de bonheur quand on la tient. Pour la nuit, on la laisse aux parents, évidemment.

Des grands-parents émus devant tant de délicatesse, de beauté et de bien-être.

Il a neigé...

Sapin de Noël du 20 novembre sur le bord de notre ruisseau.

Il a neigé dans la nuit du 19 au 20 novembre, presque 10 beaux centimètres sont tombés chez nous, dans les hauts de Saint-Adolphe. Loulou a sourit en se levant, Vivaldi a souri en sortant et moi, j'ai souri en regardant ma blonde et son chat sourire. Moment de bonheur avant de partir voir Maëllie...

Ah oui, on avait un vieux, vieux tapis qui couvrait tout l'étage de notre maison, si vieux qu'il frippait, si mince qu'on attendait le jour prochain où on passerait à travers. En fait, on n'a pas tout à fait attendu. Après plusieurs visite dans les quincailleries et chez les spécialistes de boiseries, on a trouvé un lot de planches d'érable teint couleur cerise à bon prix, quelque chose qui a de la classe, du chic, presque trop beau. Grâce à l'ami Benoît et ses deux fils Nuna et Arlo, nous évoluons maintenant dans un tout nouvel environnement encore plus convivial. Ne manque que quelques carpettes pour garder les pieds au chaud...

Musique

Je suis un fan de la première heure des Charbonniers de l’enfer, ce groupe de cinq chanteurs de musique traditionnelle a capella réuni par l’unique Michel Faubert, ethnographe passionné des musiques du terroir d’ici et de France. Depuis leur création, il y a dix, cinq albums ont paru dont le plus remarquable à mon sens est Wô, sorti en 2002. Ils ont aussi réalisé des albums en collaboration avec Gilles Vigneault (La sacrée rencontre) et avec l’ensemble de musique ancienne La Nef (La traverse miraculeuse portant sur les chants de marins).

Voilà que ces diables d’homme s’aventurent dans le territoire contemporain et établissent de Nouvelles fréquentations ; tel est le titre de leur nouvel album où ils reprennent des chansons de Daniel Lanoie, Neil Young (en français et adapté à l’Abitibi!), Anne Sylvestre, Plume Latraverse, les sœurs Mc Garrigle et j’en passe). Alors? Si ce n’était les Charbonniers, on aurait pu parler de reprises. Mais, eux, refont littéralement chaque chanson et chacune devient, sous nos oreilles ébahies, des joyaux de la musique traditionnelle. C’est renversant et magique!!! (Disque La Tribu)

Je pense que je viens d’entendre le disque de jazz de l’année, énergique, swinguant, fou, drôle. C’est un band newyorkais des années 1980 qui vient de renaître de ses cendres pour enregistrer un album consacré à l’œuvre du grand Thelonious Monk. L’album s’intitule Friday The Thirteenth, c’est le travail du Microscopic Sextet, un groupe de saxophonistes accampagné d’une section rythmique d’enfer. Sont rigolos, inventifs et revisitent Monk comme je ne l’ai jamais entendu. Un grand disque animé d’une belle folie! (Disque Cuneiforme Records)

jeudi 21 octobre 2010

Va savoir!


« S'il n'y avait pas d'enfants sur la Terre, il n'y aurait rien de beau. »

- Réjean Ducharme, tirée de son autobiographie en trois paragraphes

Vient de relire de grands bouts de Va savoir de ce Ducharme, un roman d'amour et de mort très noir et pourtant plein de tendresse et d'émotions puissantes : " Sais-tu que tu es bonne, après comme avant, que tu lisses un bon goût dans la bouche, un goût de croquer encore, embrasser la vie, savourer le petit nuage échappé du troupeau, le ruissellement du vent à travers un bouleau, un corps échauffé après trop de danse? (...) Tu me manques à ce point que le vide à ta place a un poids qui se blottit contre moi, des mains qui me font frissonner." p.121 de l’édition originale (Gallimard).

Des citations du genre, il y en a des centaines dans Va savoir. Des dures aussi, portant sur la mort : « …tu ne vas pas mourir, il n’en est pas question. Ni dans un an, ni dans cent. Pas sans moi en tout cas. On fera ça ensemble, comme l’amour. On s’endormira l’un dans l’autre, une anéantissante fois pour toutes. De tout notre pesant d’enclume, on s’enfoncera l’un l’autre au fond de l’eau du lit, et la rouille en nous gangrenant ne nous détruira pas, elle nous soudera, plaie à plaie. » p. 71

Oh, ne vous inquiétez pas inutilement, ça n’arrivera pas. Ils ne mourront pas ensemble. Elle seule va périr, au bout du monde, par haine d’elle même, se détestant tellement que son dernier acte, avant de partir toute nue au cœur d’une sempiternelle bataille isrélo-arabe, sera de détruire à coups d’ongles la photo de son passeport.

Il va même jusqu’à citer Schubert « …qui a été chez les putains chercher l’amour et qui est revenu avec la mort. Un si gentil petit rêveur. Pas beau parleur. Pas beau. (…) Ça fait bien notre affaire au fond que Schubert ait tant souffert, on est vache et ça nous fait de quoi ruminer, tant pis pour lui. » p. 249

C’est vrai que Schubert a souffert, mort de douleurs, de syphilis et de fièvre typhoïde à 31 ans, ayant passé ses derniers mois à écrire chefs-d’œuvre après chefs-d’œuvre jusqu’à son dernier souffle : les trois dernières sonates pour le piano, les impromptus, le bouleversant quintette à cordes, la fantaisie pour piano è quatre mains, le cycle du chant du cygne et celui du voyage d’hiver, pour n’en nommer que quelques uns. Alors du coup, ça me donne des idées pour L’Accroche-cœur, l’émission de radio que j’anime les samedis matin à CKRL. Je vais faire jour un extrait de quelques-unes de ces œuvres et raconter qu’il est un des premiers grands romantiques en musiques, pas tant par sa musique que par sa vie de bohème pauvre…

Pour en revenir à Réjean Ducharme, je vais y revenir et relire Gros mots que j’avais adoré et L’avalée des Avalée, que je n’ai jamais terminé. Faut dire que c’est un démoralisant de le lire, le Ducharme. Pas à cause du propos. De l’écriture avant tout. C’est tellement génial, cette utilisation des mots à double et à triple sens, à sens caché aussi, qu’on se demande à quoi ça sert d’aligner des mots quand on ne s’appelle pas Ducharme ou Beaulieu (V.-L.).

N’empêche, les lire nous rend meilleurs et même, ne me demandez pas pourquoi, plus sereins. Peut-être que de savoir qu’il existe des humains de cette stature rassure… C’est pareil pour Schubert qui n’avait vraiment l’air de rien, au mieux un clodo, et qui était un merveilleux poète. C’est ce que je me dis en écoutant son premier impromptu en ut mineur pour le piano. Ça bouleverse un peu, ensuite ça caresse et infuse l’espoir.

Bandes dessinées

Ah mais je ne vous ai pas dit pourquoi j’avais rouvert le monde de Ducharme. À cause d’une BD. D’une bande dessinée ou l’héroïne rencontre un écrivain qui n’existe pas, qui écrit, mais que personne ne voit parce qu’il ne donne pas d’entrevue, qu’il se cache quelque part au cœur de la ville où à la campagne et que c’est ainsi que naisse les mythes. Elle, elle le rencontre le mythe. Et alors ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore lu. Ça s’appelle Page noire et c’est de Giroud/Lapierre/Meyer, publié chez Futuropolis. Si vous louez en savoir plus cliquez sur Page noire. Moi, je ne voulais que me mettre dans l’atmosphère et j’en ai trouvé une toute autre chez Ducharme…

Surtout, il fallait prendre une pause pour me remettre de la lecture du dernier Blacksad qui était attendu depuis le milieu de l’été, Blacksad, le détective noir et solitaire plus vrai que nature, est de retour à La Nouvelle-Orléans dans une histoire sombre et jazzeusement musicale. Un autre grand cru de mon héros de BD préféré!!!


Pour en savoir un peu plus sur cette histoire blacksadienne aux couleurs et aux émotions torrides, vous pouvez toujours consulter le ouèbe, mais le mieux, c’est de le lire et le relire. Chez Dargaud éditeur, qu’on se le dise. Ah, oui, ça se lit en écoutant le superbe Bright Mississippi du vieil Allen Toussaint, La Nouvelle-Orléans dans toute sa splendeur jazziste.

Bonne lecture et belle semaine à vous !

mercredi 13 octobre 2010

La pluie, le soleil, le vent...


Le vent... sur le Saguenay.

Fin septembre 2010. L’eau tonne et gronde dans la rivière Saint-Adolphe qui borde notre maison dans les hauts de Stoneham. On se croirait au printemps tant elle déferle à gros bouillon, coincée dans son petit lit. Depuis quelques jours, comme pour saluer la nouvelle saison, il pleut pour toute la sécheresse qui nous a inondé cet été. Enfin de l’eau me suis-je dis la semaine dernière. Maintenant, j’aimerais bien que ça cesse un peu pour aller jouir de la magie des feuillages colorés en forêt. Mais non, ça tombe de plus belle. Et c’est un plaisir d’être chez soi, entouré de musiques et de livre avec tous ces arbres jaunes dehors qui donnent l’impression que le soleil brille dehors alors qu’on entend la pluie danser sur le toit de tôle. Coocooning…

La pluie à Stoneham.

Parlant de livres, justement, j’ai en mains (ça en prend deux), le gros bouquin d’Alex Ross intitulé The Rest Is Noise, à l’écoute du XXe siècle, la modernité en musique. Le titre dit (presque) tout. Ça part de Richard Strauss et son osée Salomé et ça explore les tendances de la musiques savante du siècle à travers l’histoire des différentes épisodes socio-politiques qui l’ont marqué. Une lecture exaltante et exigeante dans laquelle je me plonge en écoutant la quatrième symphonie de Mahler, une de ses plus belle et des plus accessible itou.

L’autre livre qui m’accapare présentement c’est La constellation du lynx de Louis Hamelin, le même qui, en Cowboy, nous avait donné un des grands romans québécois de notre temps. Cette constellation aussi est importante en ce qu’elle raconte, à travers l’épisode d’Octobre 1970, tout un pan de l’histoire collective de notre génération, la mienne je veux dire. Je vous en dirai plus quand je l’aurai terminée, mais reste que cette écriture foisonnante et baroque est drôlement emballante.

Loulou est à Montréal pour le travail et j’en profite pour ne rien faire d’autre que ce que je viens de vous raconter. Ah oui, j’entretiens aussi le poêle parce qu’il ne fait quand même pas si chaud dehors.

Début octobre. Ça y est, le temps des feuilles flamboyantes est arrivé et les montagnes qui nous entourent sont flamboyantes. À la demande des nouveaux administrateurs du centre de plein air Le Refuge, mon territoire de ski de fond et de raquette à Stoneham, je me suis occupé un peu de communications pour faire connaître la journée portes ouvertes qui s’y tenait le 10 octobre. Après une semaine de pluie, le week-end a été parfait pour l’événement. Malheureusement (hi, hi), Loulou avait loué un chalet avec les deux pieds dans le Saguenay la même fin de semaine.

Maison de pierre sur le sentier.

Un peu de kayak le vendredi, mais le samedi et le dimanche du nord dépassant les 40 nœuds nous a fortement invité à pratiquer la marche en montagne. Les vagues, déferlantes, dépassaient les deux mètres sur le Saguenay. Jamais rien vu de tel sur ce plan d’eau qui n’est pourtant pas reconnu pour sa tranquillité. Mais on a eu un plaisir fou, ma douce Loulou étant dans une forme de feu qui lui a permis de parcourir plus de 15 km entre Petit Saguenay et Anse-Saint-Jean pour ensuite se payer tout le souper pour cinq personnes à pratiquement elle seule.

Randonneur en Saguenay.

La femme des cavernes...

La sainte famille. Loulou entoure sa fille Sophie, son gendre Pierre et son petit-fils adoré Loïk.

Faut dire que Sophie, Pierre et Loïk sont venus nous rejoindre en fin de journée du samedi et que nous avons passés le reste de la fin de semaine ensemble à marcher sur la plage et à prendre du vin. Ce fut bel et bon.

Musique

Un nom : Youn Sun Nah. Voilà une jeune chanteuse de jazz coréenne à la voix splendide, douce et forte à la fois, toujours juste et aventureuse. Fille d’un chef d’orchestre de Séoul et d’une mère femme orchestre, Youn Sun Nah a appris son jazz en France et, depuis quelques années rayonne dans toute l’Europe. Au début de 2009, elle sortait son premier album intitulé Voyage, recueil de standards distillés avec une subtilité infinie et de quelques créations aventureuses à souhaits.

Cette semaine, vient de paraître Same Girl, titre d’une chanson de Randy Newman, un album dans lequel elle refait, avec plus d’originalité encore, le coup des standards et des créations. Faut dire qu’elle a développé une complicité toute particulière avec son guitariste Ulf Wakenius qui lui propose des arrangements tout à fait singulier. À écouter plus particulièrement : Breakfast in Bagdad, My Favorite Things et Songs of No Regrets pour avoir une idée de la palette expressive de la jolie dame. Disque ACT disponible chez mon ami Denis de chez Sillons qui m’a fait connaître cette musique!

mardi 21 septembre 2010

Bonheurs d'un automne précoce

Florent souriant (pour une fois) sur une photo en compagnie de Lionel, le petit dernier...pour l'instant!
Photo : Rosemarie Séguin-Lamarche.
Florent m’a appelé…

- Allô, zilles? C’est Florent… je t’aime, zilles. Bye bye… et, à la suggestion de sa maman, il raccroche le téléphone. Je l’ai manqué, cet appel. J’étais dehors à recorder ma corde de bois qui s’était effoirée après avoir sérieusement penchée à gauche pendant quelques semaines. J’ai laissé faire autant que j’ai pu, pencher à gauche n’étant pas la direction que semble prendre le monde en ces temps de plus en plus désastreux. J’ai laissé pencher à gauche en pensant ramener, par l’illusion, un peu d’équilibre sur la planète où la méchanceté devient la norme…

Et il y a eu cet appel de Florent qui, par l’amour, a miraculeusement tué la morosité qui m’envahissait depuis quelques heures. Florent, mon si doux petit-fils, que je pourrai réentendre ad vitam aeternam sur mon répondeur et même dans mon courriel parce que mes messages téléphoniques s’y inscrive. Un peu plus et j’étais content de l’avoir raté…

Flo en rando avec l'auteur...
photo : Louise Séguin

Avec Gédéon, l'admirable grand frère au marais du lac Saint-Charles.
Photo : Louise Séguin

Je n’ai pourtant aucune raison d’être morose, peut-être est-ce la conséquence de l’arrêt trop brusque d’une activité trop jouissive pour qu’on puisse s’en passer d'une seconde à l’autre…

De mer…

Faut dire que ce fut une grande fin de semaine de plein air avec ma Loulou et son, pardon, notre amie Danièle, entre Tadoussac et Anse-de-Roche. Dès notre arrivée, vers les 11 h 10, ma douce est allée courir sur les dunes de Tadou, puis elle apris un verre de vin avec Danièle en contemplant la baie avant de s’embarquer, vers 16 h 30, pour une croisière ornithologique. Croisière est un bien grand mot pour qualifier cette sortie qui tenait infiniment plus d’une performance de zodiac extrême que de l’observation béate des grands oiseaux marins. En fait, d’entrée de jeu, les naturalistes maniaques qui faisaient partis de l’expédition, on fait savoir aux observateurs que l’oiseau du jour que l’on rechercherait était le labbe parasite, ce grand oiseau qui s’attaque aux goélands et aux mouettes pour leur faire échapper leurs prises ou même leur faire régurgiter leur repas pour s’en emparer et cela, en plein vol.

Et comment on fait pour voir tout cela? Ben on leur court après, ou plutôt on suit leur vol parallèlement à leur propre vitesse, qui, selon ma douce, est prodigieuse. Et on seulement on les suite mais on épouse aussi leur incessant virevoltement à toute vitesse. Le zodiac d’une quarantaine de places sur lequel mes dames avaient pris place est équipé de deux moteurs Volvo de 300 forces chacun et malgré cela, les labbes arrivaient parfois à le distancer. Les passagers, heureusement bien habillés, ont eu droit, durant les deux heures de la sortie, à de vigoureuses douches de mer provoquées par les brusques changements de cap du navire, surtout que les vents du sud-ouest, de plus en plus prononcés à mesure que le temps passait, rendait la mer de plus en plus houleuse. Les filles en sont sorties étourdies mais heureuses de leur périple inattendu. C’est certain que quand tu penses longer peinardement la rive à chercher des tits canards, l’expérience de la poursuite du labbe avec une gang de tripeux d’oiseaulogues relève de l’aventure de haut niveau.

Danièle et Loulou au lendemain de leur périple fou.

Ah oui, j’oublais, rien n’a rendu ce beau monde plus fou que lorsqu’il ont pu observer de longues minutes une minuscule mouette pygmée dont ils ont dit qu’on en voyait une pour 1 000 mouettes de Bonaparte…

…et de terre

Tadoussac vu du haut du sentier du fjord.

Pendant ce temps, sac au dos, je partais sur le sentier du fjord qui relie, sur 47 km, Tadoussac à la baie Sainte-Marguerite. Mon objectif, faire une quinzaine de km aller-retour à partir de Tadou, comme disent les gens de l’endroit. Le temps frais et venteux m ‘a permis de me rendre jusqu’au camping de l’Anse-à-la-Boule. Une belle sortie de 22 km et si je n’étais pas parti si tard, je me serais sûrement rendu au refuge de l’anse du même nom qui, lui, est situé tout en haut du fjord… Je voulais ménager mes vieux genoux.

L'Anse-à-la-Boule. Tout en bas, un joli ruisseau s'y jette.

Les escaliers vermoulus pour faciliter la tâche du randonneur. On est loin des grandes sauvageries de Katahdin.

Sur les hauteurs...

Vous dire à quel point ce sentier est mal fréquenté, bourré de perdrix, de chevreuils, de couleuvres et autres bêtes qui ne cessent de vous faire sursauter à chaque tournant. Quand même, du haut du fjord, la vue est sacrément belle et au bout de six heures de marche, la repos et la douche font un bien énorme.

Sa majesté le fjord du Saguenay.

Gîte et bouffe

Benoît, Danièle et ma Loulou devant le "manoir" où nous avons dormi comme des loirs.

Nous nous sommes tous retrouvés à l’auberge de jeunesse Le manoir de la Lune, chez Benoît Plante, un fascinant et chaleureux personnage de l’Anse-de-Roche, qui nous a logé dans un charmant gîte aux 100 recoins, à travers les livres et les lits, sa chienne Mowglie et son chat siamois, grand chasseur devant l’éternel… Ce « manoir » fait partie d’un complexe appelé Le sommet du fjord sur lequel se trouve un camping sur plateforme qui offre une vue imprenable sur le Saguenay et le quai de l’Anse de Roche et son bistro où l’on mange toujours aussi bien! C’est là, bien sûr, qu’on a passé une soirée toute aussi agréable qu’hilarante avec la proprio Marie-Claude qui, comme serveuse, na sait vraiment pas toujours où donner de la tête. C’est la sienne qu’on s’est payé bien sûr...
Danièle et ma douce au camping du Sommet du Fjord. En bas, le quai de l'Anse-de-Roche.

Musique

C’est la rentrée et il y a plein de belles et grandes musiques qui nous sont proposées en ce beau mois de septembre finissant. Comme le Festival de jazz de Québec s’en vient à grands pas (du 29 septembre au 3 octobre 2010), je vous propose d’écouter le nouvel opus de Charles Lloyd, le grand saxo ténor, émule du Coltrane le plus intérieur, qui s’intitule Mirror. Un album magnifique presque toutes en ballades, des spirituals (Go Down Moses), des tounes de ce cher Thelonious Monk (Monk’s Mood, Ruby My Dear), des traditionnels américains et mexicains (The Water is Wide, La Llonora) et des compositions du saxophoniste lui-même (Tagi, Mirror, Lift Every Voice). Le maître est accompagné du jeune Jason Moran au piano, du très compétent Reuben Rogers à la contre basse et surtout du magicien des baguettes et des tambours, polyrythmicien de génie à la Elvin Jones (le batteur de Coltrane), Eric Harland. Une autre réussite de haut niveau pour un des plus grands musiciens vivants du jazz planétaire.

Je vous ai déjà parlé de Vijay Iyer qui est en voie, à lui seul, de réinventer l’art du piano jazz à coups de poésies et de mathématiques (il a un doctorat en la matière, je pense). Là, vient tout juste de sortir SOLO, une œuvre pour piano où le compositeur et interprète réécrit les standards avec des improvisations de haut niveau, déconstruisant le matériel des Monk et Ellington, pour les remodeler à sa manière et créant de nouveaux thèmes inspirés par les anciens. Un bijou pour tous les aficionados de la créativité et les amants du piano.

Dans un tout autre domaine, il y a Ryan Bingham, jeune cowboy du Texas et auteur compositeur de grand talent qui vient de faire paraître, en compagnie de son band, les Dead Horses, Junky Star, un album folkie rock produit par nul autre que T-Bone Burnett, le même qui a réalisé le film Crazy Heart qui raconte l’histoire d’un chanteur country en pleine déchéance alcoolique admirablement interprété par Jeff Bridges. La chanson thème du film est une composition de… Ryan Bingham. Bref, T-Bone a pris Ryan sous son aile et lui a fait enregistré un disque bourré de belles chansons, tantôt très blues, tantôt folk, tantôt rock. Et la voix, je ne vous dis pas, ça a de ces influences d’un certain Bruce Springsteen. Le bonheur, je vous dis.

Bonne semaine!!

samedi 4 septembre 2010

Katahdin, la cathédrale

Le pic de Katahdin. Un pas en arrière et on se retrouve 5 267 pieds plus bas. Le seul pas que nous n'avons pas franchi!


Texte de Gilles Chaumel, Photos de Norbert Lafond

Il y a longtemps que mon ami Norbert Lafond me parlait de « faire le mont Katahdin » avec son Knife Edge et ses pics sanctifiants. Je le rencontre par hasard, en mars dernier, à notre épicerie fine favorite, rue Saint-Jean, L’Épicerie européenne. « Gilles, pour moi, Katahdin, c’est cette année ou jamais. T’embarques-tu? » Un fou daine poche. Ce n’est pas un projet qui se refuse pour n’importe quel capoté de la rando en montagne. En tout cas, moi je ne pouvais pas. J’ai dit : « oui, comment est-ce qu’on s’organise? » Et puis voilà, du 31 août au 4 septembre dernier, après bien des péripéties quand au groupe de quatre que nous devions former, nous sommes partis… tous les deux. Mais cela, c’est une autre histoire que notre ami Patrice Plante vous racontera volontiers…

On y va! Les nuages nous attendent. Après tout, il ne fait que 32 degrés... n'est pas Norb?

Le mythe

Le Knife Edge, dans toute sa splendeur...


Le mont Hamlin, juste en face de Katahdin.

Beau cul, m'a dit mon amie Peggie. N'est-ce pas? Hi, hi...

J’avais bien sûr entendu parler de cette montagne mythique de l’est de l’Amérique du Nord. Elle n’a rien évidemment rien à voir avec les Rocheuses, les Andes ou les Alpes pour ce qui est de l’altitude. Ses vertus sont ailleurs. Ce qui distingue, en fait, ce « complexe » montagneux, c’est sa forme en demi lune au fond de laquelle repose un petit lac d’une pureté inégalée. L’un des passages pour accéder à son sommet s’appelle la Cathédrale, à cause de la raideur de sa montée et de l’impression de toujours y voir comme une pointe de… cathédrale en haut de chacun de ses paliers. Nous l’avons d’ailleurs emprunté. Mais avant d’aller plus loin, je vous propose de lire ce qu’en disait Mario Demers dans l’édition de mai de la revue de plein air Espaces :

Le Knife Edge du mont Katahdin (Maine)
Avoir la lame à l’œil

Pour une fois, l’expression « à couper le souffle » ne constitue pas un cliché. Non seulement à cause du nom de ce sentier, joyau du parc Baxter, mais parce que la vue qu’offrent ses extrémités – Pamola Peak et Baxter Peak – est probablement la plus émouvante de tout le Nord-Est. Devant soi se dessine une étroite et intimidante crête accidentée qui promet des heures de plaisir à jouer les funambules. Sur cette lame de roc effilée longue de deux kilomètres et surplombant deux interminables parois verticales, quelques passages aériens de moins d’un mètre de largeur – où il n’est pas rare de croiser des randonneurs accroupis et terrorisés – conduisent à une profonde brèche dans laquelle il faut bravement plonger, bien agrippé aux rochers. Seule voie de sortie possible : escalader l’autre paroi, tout aussi escarpée. Le Knife Edge demande des nerfs d’acier et des réflexes bien aiguisés!

C'est là. Enfin, si vous y comprenez quelque chose...

Conseils

• 18 km, incluant l’approche.
• De Chimney Pond, monter vers le sommet Baxter (point culminant du mont Katahdin, 1600 m) par le sentier Cathedral, traverser le Knife Edge, puis descendre par l’exigeant sentier Dudley.
• De Montréal, il faut compter 7 h 30 (environ 550 km).
• L’accès au parc est limité. Mieux vaut arriver très tôt ou camper sur place.
• Infos : 207 723-5140 • www.baxterstateparkauthority.com

La description du journaliste est juste et « émouvant » est l’adjectif qui décrit le mieux le lieu, même si le mot reste faible devant la magnificence « intime » qui s’impose à nous. En fait, pour être moins ésotérique, je veux dire que même si plus d’une centaine de personnes circulent sur et autour de Katahdin chaque jour, chacun a l’impression que le lieu n’existe que pour lui. Cependant, contrairement à ce que dit Demers, nous n’avons vu personne de terrorisé en ce beau 1er septembre 2010. Et s’ils étaient accroupis, c’était d’ébahissement ou dans mon cas, pour une raison que vous découvrirez plus bas.

La cathédrale

Rien, pourtant, ne prédispose le randonneur qui arrive au Parc Baxter à voir ce qu’il va voir et vivre ce qu’il vivra. L’entrée du parc est installée tout près d’un lac splendide et n’offre aucune montagne à la vue. Il nous faut parcourir 12 km de route forestière pour arriver au camping du Roaring Brook, notre base. Encore là, aucune élévation en vue.

Le Upper Togue Pond, à l'entrée Sud du Baxter State Park. Baignade, canot et kayak dans un décor de rêve.

Ce n’est qu’après avoir parcouru la moitié du sentier d’approche nous permettant d’arriver au pied de Katahdin, le Chimney Pond Trail, qu’une éclaircie nous offre un premier point de vue, une apparition tout à fait saisissante qui a fait s’exclamer les 7 ou 8 personnes qui sont arrivées juste après nous. Là, se dresse majestueusement le mont Katahdin et ses pic de Baxter de 5 267 p., South (5 240 p.) qui sont reliés à gauche, au mont Pamola (4 919 p.) par le fameux «Knife edge ». Tout à côté, le mont Hamlin vient compléter le décor. Tout cela nous attend quelque 10 km plus loin, distance que nous parcourrons avec un enthousiasme qui nous donne littéralement des ailes.

Chimney Pond, le petit lac au coeur de la cathédrale.

La magie s’accentue à l’arrivée au Chimney Pond, le tout petit lac lové au fond de la demi-lune que forme la montagne. On se croirait littéralement dans… une cathédrale. C’est d’ailleurs par le sentier du même nom que nous entreprendrons notre ascension, Norb et moi. En fait, il n’y a pas de sentier, mais des balises qui jalonnent une longue montée abrupte de près de deux kilomètres sur les pierres qui forment la montagne.

Le premier palier de la cathédrale... Il y en a deux autres avant d'arriver au sommet de Katahdin.

Chier dans la cathédrale

Depuis le début de notre rando tout n’est que mystique. Et surtout cette montée exaltante vers les nuages que fend avec force le knife edge. C’est alors que ça m’a pris. Tout d’un coup, comme si quelqu’un m’avait trituré les boyaux d’un vicieux coup de malaxeur. Une terrible crampe intestinale m’a assaillie et, au bout de cinq minutes, je n’arrivais plus à avancer. Je n’avais plus le choix, je devais déféquer opsdc[1]. Mais voilà, juste au dessus de nous, il y a un groupe de trois jeunes adolescentes et, en dessous, un monsieur qui arrive avec, lui aussi, son ado. Et encore d’autre plus bas. Alentour, aucun arbre évidemment. La panique aussi totale que vespérale s’empare de moi. Il me faut tout un effort de concentration pour loger la paroi, jusqu’à m’isoler à une centaine de mètres m’installer, en équilibre précaire au-dessus d’une touffe de lichen qu’ai pris le soin de dégager auparavant. Bon, je passe sur la description de la détonation qui a suivie, mais je vous assure que j’ai respecté en tout point les préceptes du code Sans trace en nature !

Ce fut le seul moment de désarroi de ce périple en tout point remarquable, le plus exigeant de ma "carrière" de randonneur, mais aussi le plus valorisant, exaltant, enivrant. Mon ami Norbert est d’accord là-dessus. D’ailleurs, c’est un merveilleux compagnon de voyage cet homme, qui est d’une souplesse exemplaire côté bonne entente et un raconteur de première pour ce qui est des anecdotes de voyage. Un gros merci de m’avoir invité à celui-ci !


La traversée du fameux Knife Edge, des heures de bonheur!

Imposant, tout de même, non?

Le monde est petit et le Chimney Pond en bas itou...

...mais nous, on se sent grand. Les pieds légers posant avec bonheur devant le dernier sommet de la journée, le Pamola.

...mais avant d'y arriver, il fallait passer ce pic à pic de 90 degrés. Le petit point au milieu, c'est moi!

Je n’en raconte pas plus, les photos vous disent le reste mieux que les mots, sauf pour ajouter que la rando, c’est comme l’éternité, c’est toujours vers la fin que c’est le plus long. Quand on a tout vu, tout grimpé, tout trippé, le retour pentu à travers les branchages de sapins rabougris du rocheux sentier d’Helon Taylor s’est prolongé un peu trop…

L'éternité, c'est long vers la fin quand les descentes sur les roches n'en finissent plus de finir. Mais comme on a rien pour rien...

Quel périple!!! On va revenir et cette fois, ma Loulou sera de la partie, n'est pas mon amour?!!


[1] opsdc : ô plus sacrant du criss

À Millinocket, dernier village avant le Baxter State Park, on trouve un petit resto des plus sympathique appelé l'Appalachian Trail Café. les p'tits dèj sont ravigotants et le service Internet vous permet de recommuniquer avec votre monde.